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Interview de Najoua BELYZEL par Musique.evous
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Seconde Partie |
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Après avoir connu
le succès en 2005 notamment grâce au tube Gabriel,
l’année 2009 résonne comme celle de la
Confirmation pour Najoua Belyzel. Avec au
programme la parution d’un deuxième opus très
attendu qui comprend notamment un duo avec Marc
LAVOINE, la jeune chanteuse espère bien imposer son
style inimitable sur le marché français du disque.
Avant la sortie d’"Au féminin", elle est
revenue pour Musique.evous sur l’enregistrement de
cet album qui lui tient tant à cœur. Rencontre. |
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Musique.evous.fr :
Bonjour Najoua. Comment l’idée de La
Bienvenue comme
premier single t’est-elle venue ? |
Najoua
BELYZEL :
J’ai
écrit cette chanson après avoir fait un rêve très
bizarre où j’étais rejetée du Paradis. Ca m’a
beaucoup travaillé et à ce moment là, j’étais en
train d’écrire un texte sur une fille qui était
triste mais dont on voyait toute la beauté quand
elle pleurait. J’ai décidé de lier le thème du rejet
avec la beauté de cette fille, tout en restant dans
le thème du point de vue féminin.
Je me suis rendu compte que tout le monde s’est un
jour senti envahi par le sentiment de rejet, que ce
soit au niveau de la culture, de la religion ou de
la sexualité. J’ai trouvé que c’était vraiment un
thème universel. J’ai pensé que c’était ce morceau
qui allait mieux représenter le premier single,
plutôt que Au
féminin que
je trouvais trop engagé pour un retour. J’avais
besoin d’arriver avec quelque chose de plus
universel et de plus léger, qui concerne tout le
monde. |
Musique.evous.fr :
Parle-nous du clip que tu as tourné pour cette
chanson... |
Najoua
BELYZEL :
Dans
la vidéo, je joue une poupée qui vit, qui grandit et
va à la recherche du monde humain. En avançant, je
me rends compte qu’il y a des gens, presque des
monstres, qui forment un cercle. Je me rapproche de
ces gens qui sont en train de battre un ange. A ce
moment là, je suis choquée de voir comment les êtres
humains traitent les anges mais une petite fille
arrive pour me ramener à l’essentiel, à ce que pour
quoi mon personnage est fait : donner du rêve aux
enfants dans un monde de poupées. |
Musique.evous.fr :
Pourquoi avoir choisi Marc
LAVOINE pour
interpréter avec toi la chanson Viola ? |
Najoua
BELYZEL :
J’avais
besoin d’un homme qui soit doux, qui représente
quelque part la sensibilité au féminin mais qui
reste fondamentalement masculin. Je l’ai invité sur
mon album alors que d’habitude, c’est toujours lui
qui invite les chanteuses à collaborer avec lui. En
plus, il n’a pas du tout participé à la musique ou
aux paroles, il est tombé amoureux de cette chanson
et de ma voix. C’est Christophe CASANAVE, qui
travaille aussi beaucoup avec lui, qui m’a fait la
surprise. C’était comme si la chanson avait été
écrite pour nous deux. C’était évident que ca devait
être lui, il représente vraiment ce que je
cherchais. Il m’a redonné de l’oxygène et de
l’espoir en acceptant ce duo. Je vois ça comme un
énorme coup de pouce pour mon deuxième album. |
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Musique.evous.fr :
Peux-tu me raconter l’histoire de quelques chansons
en particulier qui t’ont marquée sur l’Album ? |
Najoua
BELYZEL :
Sur la chanson Viola,
je rends une sorte d’hommage à Katoucha, qui s’est
beaucoup battue pour les droits des femmes et qui a
disparu accidentellement dans la Seine en 2008.
Il y a un titre de l’album qui s’appelle L’Ame
exilée et
qui me tient particulièrement à cœur. J’ai voulu
parler du diable d’une façon différente en évoquant
le sentiment de malaise, de mauvaises ondes.
Certains appellent cette période une dépression, une
crise d’angoisse, mais je vois plutôt ça comme une
épreuve où il faut se battre contre de mauvais anges
qui viennent te déstabiliser, contre tes propres
démons. C’est assez proche de la schizophrénie
finalement. Cette chanson est vraiment sublime, avec
des chœurs et du piano.
J’adore aussi le morceau Ma
vie n’est pas la tienne,
qui parle de la personne dans une relation qui
essaye de prendre le dessus, sur la vie, les gestes
et les mots de l’autre. Je pense plutôt que deux
personnes sont complémentaires. Ca marche pour
toutes les situations, que ce soit dans le travail,
en amitié, en amour.
Il y a aussi Née
de l’amour,
qui représente ce que j’aurais aimé être. Parfois,
j’ai l’impression d’avoir 10 000 ans, d’être super
ancienne et d’avoir une espèce de savoir que les
autres n’ont pas et qui va beaucoup leur apporter. |
Musique.evous.fr :
Y a-t-il des sujets que tu n’as jamais osé aborder
dans tes chansons ? |
Najoua
BELYZEL :
Sur
l’album précédent, rien ne manquait. J’ai pu aborder
des thèmes qui m’étaient chers, même si je ne me
suis pas toujours sentie libre, notamment pour la
chanson Rentrez
aux USA,
parce que je voulais vraiment la sortir comme 4ème
single. J’aurais voulu faire une suite à Docteur
Gel,
un morceau qui s’appelait
"Le Pendu",
mais je n’ai pas voulu remettre le couteau dans la
plaie, une fois que c’est enterré, je trouve que ca
ne sert à rien.
Après,
pour le deuxième album, j’ai été très marquée par
les infanticides et les nombreuses affaires de bébés
congelés. J’ai commencé à écrire un texte sur les "bébés
reborn",
de faux bébés qui servaient à l’origine pour le
cinéma. J’ai vu des reportages sur des femmes qui
n’ont pas pu avoir d’enfants et qui sont parties
dans une sorte de spirale, commandant des faux bébés
pour les mettre dans des vraies chambres d’enfants.
Mais je me suis dit que ca risquait de faire un peu
peur, que c’était un thème un peu trop spécial... |
Musique.evous.fr :
Es-tu impatiente de remonter sur scène pour défendre
tes nouvelles chansons ? |
Najoua
BELYZEL :
Oui, je suis très impatiente. Je ne peux pas
m’avancer sur des dates précises mais je sais que je
ferai plutôt des concerts intimistes, parce
qu’aujourd’hui, pour faire un énorme concert, il
faut s’appeler Indochine, Björk ou Madonna ! Mais il
y aura quand même des tableaux, je ne serai pas
toute seule avec une guitare. Je chanterai des
chansons du premier et du deuxième album, ainsi que
des morceaux qui ne sont ni dans le premier, ni dans
le deuxième. |
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